sleeping dogs - cole

Il faisait une chaleur étouffante sous cette couette bien trop grande, bien trop épaisse, bien trop large. Même se tourner sur son fameux côté droit ne l'aidait pas à trouver sommeil. Et puis, ce dernier verre de vin avait été de trop. Elle avait la nausée. A moins qu'elle soit enceinte? Hm, impossible en fait. Elle avait vraiment trop dosé ce dernier verre. Elle fit mine de bâiller, comme pour avoir son corps à l'usure, ce qui ne marchait pas non plus. En un sursaut, elle prit la décision d'enlever cette couette vicieusement meurtrière. Elle avait entendu Cole rentrer peu de temps après qu'elle soit montée. Elle n'avait pas osé redescendre, par peur d'être trop froide, trop chaleureuse, ou trop désagréable. Cole était celui des deux qui savait toujours comment agir, comment se comporter. Et même avec le temps elle n'avait jamais réussi à apprendre de lui. Elle se passa un vif coup d'eau sur le visage et observa son visage, tiraillé par la peur. Et puis, elle remarqua aussi ce petit sourire en coin, qu'elle n'avait pas eu depuis longtemps. Quelle que soit la décision qu'ils étaient en train de prendre, il n'y avait ni pire, ni mieux. Ils tentaient juste de sauver ce qu'il restait à sauver.

Elle ferma son peignoir avant d'entreprendre la descente des escaliers en bois, grinçants à chacun de ses pas. Elle grimaça lorsque la dernière marche, forcément, fit un bruit digne d'un film d'horreur. Comme dans un jeu d'enfant, elle s'était arrêtée net pour éviter d'être repérée par l'homme, allongé de tout son corps dans le canapé du salon. Il n'avait même pas prit la peine de prendre une couverture. Elle se dirigea vers le plaid qui se trouvait pas très loin avant de s'arrêter. Fallait-il qu'elle s'occupe de lui ? Ou qu'elle le laisse ? " Cole ? " dit-elle d'une voix sensiblement mal à l'aise. En fait, elle avait opté pour la pire solution, celle à laquelle elle n'avait même pas songé au tout début: le réveiller. Comme quoi, un cerveau mal reposé n'est pas vraiment la meilleure arme que l'on ait.

@Cole Jacobs

[sleeping dogs]
feat @lyra montgomery

le silence pesant de la pièce pourrait lui faire faire une crise d'angoisse, alors que l'alcool ne cesse de venir en relent dans sa bouche asséchée. il n'a juste pas pu rentrer, après sa longue journée. il n'a pas pu faire fasse, accepter une autre soirée sous le poids de son foyer détruit. la laisser le regarder avec pitié plus qu'avec amour. il n'y arrive plus, cole. ça lui pèse trop lourd. ça l'étouffe, ça l'écrase. il a l'impression de redevenir ce fragile petit garçon, cet enfant incapable d'appréhender ses émotions, perdu face à des vagues d'une tristesse qu'un homme n'a pas le droit de ressentir. comme si des larmes pouvaient faire d'un homme un être inférieur, tout juste bon à être regardé. il avait préféré aller boire un verre, seul. pas envie de voir adrian et sa gueule cassée. pas envie de voir bren et ses roulettes. pas envie de voir ce monde qui s'effondre autour de lui face à la cruauté d'un dieu à qui il ne veut plus parler. fâché avec son créateur qu'il est, cole. parce qu'il le blâme de l'enfer dans lequel il vit depuis six mois. un coeur détruit par l'amour que lyra n'a pas su lui donner. un coeur écrasé par la soudaine peur de perdre imogen, par l'idée même qu'elle puisse disparaître. un coeur lourd d'une vengeance qu'il ne parvient pas à faire tomber. il est brisé, cole. pour la première fois de sa vie, il sent le poids de l'échec sur ses épaules. il suffoque. il n'est pas habitué à ça, l'homme. il a grandi dans un monde qui lui a été offert sur un plateau d'argent, comme tous les garçons de son genre. mais voilà qu'il est seul. il se sent putain de pitoyable là, allongé sur le canapé en cuir, la tête embuée par le bourbon. il fini par s'endormir, un peu, juste un peu. juste de quoi oublier ces pensées qui le hantent depuis six mois. six mois en boucle d'un cauchemar aussi inattendu que salé. mais le silence est soudainement rompu, le sortant de la torpeur d'un rêve trop réaliste. une douleur trop piquante. c'est la voix de lyra qui se fait entendre, et avec elle, une vague de détresse pour un cole puant de liqueur et d'amour propre blessé. il fini par se tourner vers elle après un instant, surprit de la voir là. "ça va ?" qu'il demande, encore lointain. "il y a un problème ?" comme s'il pouvait faire quelque chose pour elle. mais c'est fini, tout ça. ils sont fini, tous les deux. il ne devrait pas être là. il devrait partir putain, quitter cette maison infernale. mais il n'y arrive pas. des semaines qu'il ne cherche pas, mentant sur ses intentions. il a beau avoir fait le premier pas. il a beau avoir proposé le divorce. il refuse que cela soit leur seule issue. pas après tout ce qu'il a pu ressentir pour elle.

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