If we can leave it all behind us | JJ + Lorenzo

If we can leave it all behind us

jj + lorenzo

« Hope you don't regret it I pushed a lot back but I can't forget it
We never got the credit. Nobody seemed to hear us but we said it. Neither of us planned it
And for a long time I took it all for granted. I really thought we had it. But at the time it was more than I could manage, so »

If we can leave it all behind us
And meet in-between
It would get me so
High all the time, high all the time
I wanna be high all the time
Would you come with me?

Jimmy,

Ça fait même pas trois jours que je rentré sur la base et j’ai déjà envie de t’écrire. Alors, me voilà, avec une lettre qui sentira sûrement la clope, vu que j’ai déjà laissé tomber quelques cendres sur le papier en essayant d’écrire avec ma cigarette dans la bouche. Mais elle sentira aussi le sable, la poussière du désert et moi. J’erre un peu comme un fantôme dans les endroits où on avait l’habitude de trainer. Comme la tente avec les réserves de munitions. Rien que maintenant, je suis couché sur le capot du pick-up où on avait l’habitude de scruter le ciel pendant des heures. Bref, tout ça pour dire que tu me manques.

Et je peux pas m’empêcher de me demander si c’est le cas de ton côté aussi.

Même si c’est le cas, est-ce que ça te fais pareil que moi ? J’ai le cœur qui se comprime, la gorge qui se noue. J’en dors presque pas quand je fixe le lit de camp à côté du mien et que je sais que c’est pas toi. Plus rien n’est pareil depuis que t’es plus là. Et puis, les railleries je les ai entendues, les mecs du régiment. J’ai fais fermer sa gueule à ce connard de Clint, une véritable mâchoire en mousse. De toute façon, ça me donne l’occasion de me faire respecter, je suis chef après tout, il peut plus me parler comme il le veut. Même si… je conçois que je suis devenu un peu plus susceptible depuis que tu n’es plus là. J’ai du mal à garder mon sang froid. Mon humour en prend un sacré coup, comme je m’y attendais. Tu fais partie des rares personnes qui arrivent à m’arracher un rire vraiment franc. Je me demande ce que tu fais, comment tu occupes tes journées, si tu penses à moi.
La nuit est tombée, il commence à faire vraiment froid, alors je vais rentrer. Je regarde au loin et je me dis qu’on fixe peut-être le même infini.

Peut-être que ce soir, j’arriverais à dormir d’une traite sans me réveiller au milieu de la nuit et me ressasser toute notre vie ensemble et tout ce qu’on a vécu. Bons et mauvais souvenirs. Tout.

Tu me manques trop. Et je sais je l’ai trop dit.

Je t’embrasse.

De Luca.

(c) DΛNDELION

If we can leave it all behind us

jj + lorenzo

« Hope you don't regret it I pushed a lot back but I can't forget it
We never got the credit. Nobody seemed to hear us but we said it. Neither of us planned it
And for a long time I took it all for granted. I really thought we had it. But at the time it was more than I could manage, so »

If we can leave it all behind us
And meet in-between
It would get me so
High all the time, high all the time
I wanna be high all the time
Would you come with me?

lorenzo,

pour commencer, toutes tes lettres sentent la clope, la poussière et la sueur, alors celle-ci ne fat pas exception à la règle, et je crois que c'est même réconfortant, de savoir que c'est de toi qu'elle vient et pas de quelqu'un d'autre. c'est un peu comme ton écriture, qui semble si lisible à côté de la mienne. je ne m'en lasse pas, je crois. chacun de tes mots réveille en moi des souvenirs, qu'ils soient douloureux et que trop agréables, je ne sais plus, à ce stade. parce qu'ils sont bien présent et que dans un certain sens, ils me font mal, à moi aussi. je pourrais redessiner ce foutu pick-up, et dieu sait que je ne sais pas dessiner. je me souviens aussi de choses complètement idiotes, comme cette fois ou je me suis brûlé parce que le moteur était encore chaud.

soit rassuré - ou peut-être pas - mais toi aussi, tu me manques.

tu sais que j'ai toujours eu du mal à dormir, seul ou pas, mais étrangement, avec toi, je passais toujours de bonnes nuits. calmes et apaisées. celles que je traverse ces derniers temps seraient plus comparables à une tempête en pleine mer. clint est un con, il l'a toujours été. combien de fois est-ce que j'ai fait en sorte qu'il ferme sa gueule ? je ne sais plus. ne prête pas attention à lui, ni aux autres, en fait. tu te poses de nombreuses question, et moi aussi.

je n'ai aucune idée de l'heure qu'il peut bien être, et si je tourne la tête vers mon portable, sans doute qu'il indiquera deux ou trois heures du matin. peut-être même plus. est-ce que c'est l'aube qui pointe déjà à travers les volets fermés ? j'ai passé une bonne partie de la nuit à écrire et réécrire cette lettre. je veux que chacune d'entre-elles soient parfaites, mais je me rends compte qu'elles ne le sont jamais.
je n'ose plus regarder cet infini, parce que c'est avec toi que je veux l'observer.

j'ose encore espérer que tu as passé une bonne nuit, ce soir-là ? je n'en sais rien, j'aurais aimé pouvoir observer ton visage éclairé par la lune et les étoiles. tous ces souvenirs sont bien présents, je les couche parfois sur papiers pour ne pas les oublier.

toi aussi, tu me manques.
tu as toute mon affection,

jimmy.

(c) DΛNDELION

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